Le blog de Tante Blanche

Le parking de ma résidence, située dans un ensemble immobilier qu'on appelle "La cité grise" est séparé de la voie ferrée par une haie qui n'a jamais,  depuis plus d'un demi-siècle que je vis ici, été aussi verdoyante et luxuriante. Un plaisir des yeux.  Le sujet qui plaira à l'appareil photo est tout juste à portée de la main, en allant chercher le pain !

Coiffées, décoiffées, ébouriffées, abondantes, variées, quelles jolies plantes. Dame Nature, il est grand temps de te protéger.

Oui, en 2020, c'est avec un masque sur le nez qu'il faut voyager, coronavirus oblige. Mais cela n'empêche pas de prendre des photos et d'admirer cette jolie ville dont la rue Jeanne d'Arc descend doucement de la gare à la Seine, en passant par le centre ville soigneusement conservé. Photos !

Maintenant, passons sur la rive droite de la Seine - avec son marégraphe qui nous rappelle par une plaque que le premier sous marin fut rouennais et les hangars rénovés. Coup d'oeil sur le XXL appelé le Bidon bleu qui doit être démoli à la fin de l'année (dommage - la projection sur 3500 m2 accompagné d'une très belle musique  est envoutante - en ce moment c'est à la gloire de Rouen, Monet et du mouvement impressioniste). Enfin, au loin, nous apercevons le Pont levant Flaubert,  rarement levé , et au loin, sur l'autre rive, le 108, siège de la Métropole normande, deux immeubles  qui se veulent comme "des étraves de navires qui passent".

Encore et encore  beaucoup de surprises à Rouen, mais on terminera avec ce street artiste qui nous a rappelé notre XXIe siècle et notre manque de considération pour la vie.... au revoir...

Mais pourquoi j'ai été si pingre question photos quand j'avais parlé sur ce blog de cette super expo en 2015, qui se déroulait Gare de l'Est.  Aujourd'hui,  je complète. Vous verrez il y a de belles choses.  Parce que, si mes souvenirs sont bons, une trentaine de street artistes ont été invités à travailler sur des blocs de béton venant de cet horrible mur, le mur de la honte,  construit en 1961. A l'époque, en 90, j'avais été voir sa démolition et avais pris, croyais-je, pas mal de photos, mais voilà, la pellicule était mal enclenchée et je suis revenue les mains vides. Peut être était-ce mieux, car ce mur, je l'ai franchi, dans les années soixante,  visas bien tamponnés, en groupe et en bus -  reste tout de même en mémoire une gêne, une angoisse, un mal être ;  et puis, au pied du mur, en 91, j'y ai vu, triste souvenir, les tombes de ceux qui passaient sans visas.

Aujourd'hui d'autres murs s'érigent : le chien revient à ses vomissures !, mais c'est pour empêcher d'entrer, pas pour empêcher de sortir. Nitchevo, HONTE ! d'ailleurs, c'est presque pire. C'est pire !

Et puis - pas mal d'autres photos sur cette belle expo-souvenir , à trier,  à vous donner en vrac...

bientôt !

Tout de même ! j'aurais du vous parler depuis longtemps de Tonnerre. Dans l'Yonne, à 17 km de Chablis, ça vous dit quelque chose, évidemment !  Tonnerre, ce fut une sous-préfecture, mais celle-ci est désormais groupée avec celle d'Avallon. C'est que  de Tonnerre, mieux vaut regarder son passé : c'est parti.

La Fosse Dionne - source vauclusienne, en plein centre ville (mais il est petit) - fort débit moyen 300 litres/s - c'est le lieu de naissance de la ville. Attention,  pour l'exploration souterraine - des plongeurs y ont trouvé la mort, tant et si bien que toute plongée a été interdite en 1996. Actuellement, seuls, les spéléologues professionnels y ont droit. Son histoire date des Romains.  Côté pratique, elle alimentait jadis une vieille agglomération dite Tornodurum, côté légende elle abriterait  le terrible basilic - c'est certainement ce serpent qui dès qu'on regarde cette eau, vous fait frissonner ! d'ailleurs des légendes autour d'elle, il y en a. Mais toujours du côté pratique, elle servait de lavoir. Lavoir couvert, avec cheminées ; actuellement il est tout requinqué, parce que ça fait partie du patrimoine. Elle a des crues, terribles, alors son débit est multiplié par 10.

Saint Pierre - c'est au-dessus, faut grimper. L'église domine la ville. Un peu laissée à l'abandon, le département a laché des euros et elle est en travaux ; ça vaut la peine, car sans elle, le photographe y perdrait beaucoup.

L'hôpital de Marguerite de Bourgogne. Bel édifice et cela me rappelle toujours les grandes heures de la Bourgogne - si riche, du temps du Téméraire ! Enfin Marguerite de Bourgogne (1250-1308 -avant le Téméraire - comtesse de Tonnerre, reine de Naples, de Sicile et d'Albanie (ça alors !) et même de Jérusalem,  fonde l'Hospice Notre Dame des Fontenilles et le subventionne pour sa bonne marche. En fait c'est plutôt une fondation, quoique hôpital est bien mentionné dans la charte de fondation. Hôpital c'est  une  "maison fondée, destinée pour recevoir les pauvres, les malades, les passan(t)s, les y loger, les nourrir, les traiter par charité" selon le dictionnaire de 1762. J'ai vu quelque part que c'était un lieu très actif, les draps se comptant par milliers. D'ailleurs il y a une thèse monumentale faite sur cet hôpital   par Mme Magali VILLETARD. C'est sur la toile. ça mérite d'être au moins feuilleté ( deux volumes, le second avec beaucoup de photos de documents) parce que j'ai vu qu'elle va dans les détails, même de cuisine (une soupe économique avec, si je lis bien , 60 litres d'eau - 1/4 de boisseau d'orge mondé -soit 5 l et 1 de pomme de terre soit 16 l (le boisseau était fantaisiste parait-il,)etc, etc... bon là je bavarde  c'est pour vous mettre l'eau à la bouche. Cette chercheuse a travaillé sur une période allant de la Révolution (1789) à l'Empire, période de 25 ans  où, dit-elle, la documentation est riche. "40 mètres linéaires de 1292 à 1790, 20 m de plus pour le siècle suivant "! J'ai  marqué cette "page" ne serait-ce qu'en l'honneur de ma maman qui travailla, comme lingère, dans le nouvel hôpital qui jouxte le vieux,  celui de notre Marguerite. 

A part cela, il y a Notre Dame, le Patis, l'Hôtel d'Uzès où vécu le Chevalier d'Eon, vous savez celui qui a été en Russie déguisé en femme, le collège qui prit le nom du chevalier - ça doit être récent, car de mon temps ? la gare qui aurait  pâti du Patis, parce que pour garder le Patis (don du comte de Tonnerre à la ville en 1212) ils auraient refusé en leur temps d'agrandir la gare, ce qui ne fut pas bon pour l'industrialisation. Ils l'ont même doté d'un kiosque à musique et d'une fontaine, ce Pati qui est doté d'arbres remarquables.

Le centre ville : je préfère ne pas en parler.

Enfin, la cerise sur le gâteau, dans le Tonnerrois, à quelques kilomètres,  se trouve entr' autre le Château de Maulnes, un édifice à 5 côtés,  très particulier, le seul de son espèce au moins en Europe. Je l'ai connu, extérieurement, délabré. Maintenant classé, il se visite. Je n'ai pas vu. Mais quand il était délabré, il faisait un magnifique pendant à la Fosse Dionne et son serpent Basilic. Dans les premières pages de la thèse de Magali Villetard on évoque ce pays de Maulnes. Marguerite de Bourgogne donne, par la charte de fondation de l'hôpital "les droits d'usage et de glanage de la forêt de Maulnes... D'ailleurs, la charpente de l'hôpital viendrait justement de cette forêt..Ne reste d"elle que le château, ancien relais de chasse construit bien après,  et autour, je n'ai vu que des champs de blé. Je mets la photo au moins trentenaire.

Au détour d'un roman il me prend l'idée d'aller faire un tour à Vernon, petite ville normande de 24.000 habitants, voisine d'un haut lieu touristique : le Giverny de Monet.  Dans le roman,   l'auteur  parle d'un tableau du grand peintre. Dans le musée de la ville se niche en effet l'un de ses "tondos " orné d'un"cercle d'or un peu vieillot" (c'est pas moi qui le dit, c'est l'auteur du roman LES NYMPHEAS NOIRS que je viens de lire  et qui me donne l'idée de visiter! ). Rareté tout de même, ces tondos, puisqu'ils ne seraient que trois - un autre étant à Saint Etienne et le dernier aux Etats-Unis .

Et nous voici à Vernon - 45 minutes depuis St Lazare, c'est tout ! Et hop, on commence par le Musée logé dans une superbe maison d'époque...Honneur aux impressionnistes. Monet  a la place d'honneur évidemment, mais la famille peint aussi et nous avons quelques jolies toiles de Blanche Hoschede-Monet.

Mais ce n'est pas tout ; l'étage au-dessus est consacré à l'art animalier, essentiellement des sculptures.. j'aime. Les animaux "être sensibles" enfin à l'honneur ... un dessin de César...  un coffre peint de Manzana- Pissarro, fils de Camille - Proche des mouvements libertaires il a oeuvré semble-t-il dans le journal d'Emile Pouget "Le père peinard".  Des sculptures classiques, mais aussi des animaux rigolos...

Et voilà l' exposition temporaire - Marcel Couchaux -peinture normande - de très beaux portraits, beaucoup de sensibilité. et aussi une peinture animalière réconfortante.

Voilà pour le musée.

 La ville aussi mérite le détour. Pour celui qui y vit, un centre ville superbement équipé. Pour les touristes, La Collégiale- XIème siècle,... le vieux moulin, site nostalgique avec les vestiges du vieux pont,... la tour des archives, les maisons anciennes ... un château que nous n'avons pas eu le temps de voir, un petit train que nous n'avons pas pris et à côté le grand site touristique de Giverny que nous n'avons pas fréquenté.  Tout cela mérite plus que quelques heures ! et il faut marcher beaucoup.

quelques photos animalières

quelques photos de l'exposition temporaire Marcel Couchaux : Là aussi, nos amies les bêtes sont souvent à l'honneur ;