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14 janvier 2018 7 14 /01 /janvier /2018 13:53

LES COMBATTANTS

 

Mamine-Sibiriak

Bonjour à vous. Ce texte a été mon premier article, en 2009, dans ce blog. Illisible maintenant parce que morcellé et inadapté aux divers changements, il reste, à mon humble avis,  le travail le plus intéressant - et le plus difficile ! -que j'ai mis à la disposition de tous : ceux qui s'inquiètent de la condition ouvrière, de la condition féminine, de l'écologie, n'y seront pas insensibles. Le voici, rétabli dans son ensemble.


J'aimerai partager avec vous la découverte de différents récits écrits par l'écrivain russe Mamine Sibiriak, concernant son Oural natal.
Pourquoi mon blog s'intitule "Les récits oubliés". Parce que ce sont les mots qui me viennent quand je vois cet auteur si peu traduit dans notre langue, alors qu'il nous fait découvrir la vie en Oural, cette frontière de l'Europe pas tellement connue. Il s'agit de l'Oural du XIXe siècle, avec ses haleurs, ses usines, ses mines, son or, ses vieux-croyants, ses paysans, ses rivières et ses lacs, ses immenses forêts, ses foires et toute la mosaïque de peuples qui y circulent.
Je connais quelques uns de ces textes. Le vieil homme qui m'a fait connaître, il y a longtemps, cet auteur, a laissé dans ma bibliothèque d'innombrables récits  de Mamine Sibiriak dont certains sont passionnants.  Certains romans sont mis en ligne maintenant, mais en russe. Je me propose donc de vous faire part de mes découvertes, en vous racontant ce que j'ai retenu de mes "décorticages", ce serait trop dommage que je garde cela pour moi toute seule !

 

Bonjour. Mon premier décorticage (d'un texte en russe) concerne les « bourlakis », c’est à dire les haleurs. Pas ceux de la Volga qui sont immortalisés grâce au célèbre tableau de Répine. Je parle de ceux qui descendaient une rivière de montagne, la Tchoussovaya, liaison entre les usines de l’Oural et les grands fleuves Kama-Volga. Ils étaient des milliers, tous  quais confondus. Ils ne tiraient pas la barque, non, ils étaient  dedans. Et heureux ceux qui arrivaient à Perm, le port sur la Kama,  avec la cargaison de fonte, de fer ou de cuivre car les barques cassées, les noyés et les blessés n’étaient pas des exceptions. En effet, la Tchoussovaya a une particularité. Cette magnifique rivière de montagne sur laquelle,  aujourd’hui, les touristes font de belles promenades en canot,  était extrêmement dangereuse quand naviguaient ces caravanes d’énormes barques à fond plat . Elles la descendaient au moment du dégel, c’est à dire lors des grandes crues, fin avril début mai, dès que la glace l'avait libérée. Les plus grands dangers venaient du courant démonté (Tchoussovaya veut dire courant rapide)  et des «Combattants »,  ces sombres rochers qui bordent ou qui encombrent le lit de la belle, comme pour la défendre contre les intrus.  Les combattants, c’est le titre donné par Mamine à cet essai, et les haleurs, au cours des temps, ont donné des noms à chacun de ces rochers, comme on en donne aux personnes bien vivantes..
         Aujourd’hui, si les cinéastes s’emparaient de ce récit , je crois bien qu’ils pourraient en faire un film catastrophe, mais c’est bien mieux que cela, c’est toute une tranche de vie qui a disparu avec l’arrivée du chemin de fer dans cette région.

         Je me propose donc de vous résumer ce qui m’a le plus frappé.


                                                            ***

       Je continue donc à vous raconter. La Tchoussovaya, navigable sur quelques 600 km,  est une curieuse rivière qui prend sa source en Asie, passe « la frontière » et vient descendre les pentes ouraliennes en Europe. C’est la seule à faire cela paraît-il.  L’Oural :  il regorgeait à l’époque de minerais : fer, cuivre, or, diamant, pierres précieuses,  malachite, tout ce que l’on veut. Evidemment on y installa vite des usines.  Autour de ces usines on installa des villages ou devaient vivre les  ouvriers-paysans, guère mieux lotis que pendant le servage aboli en 1861, une vingtaine d’années plus tôt ( le récit date de 1883). Donc la fonte, le fer, le cuivre – il faut le transporter. Le chemin de fer est en train de s’installer, mais il n’est pas encore arrivé sur les hauteurs de la Tchoussovaya. Il reste donc la voie d’eau.  Une voie d’eau que l’on peut descendre, mais qu’on ne remonte pas, sur une rivière praticable quelques jours par an,  au printemps. Chaque port fluvial, appelé « quai » fabrique donc ses barques qui descendront à Perm. (J’ai vu quelque part qu’ensuite elles seront vendues comme du bois).
         Parlons de ces barques : des engins de 38 mètres de long, environ 8 mètres de large, un peu comme une tortue avec à l’avant et à l’arrière deux énormes poutres que j’appellerai faute de mieux rames-rondins  plutôt que gouvernail  – il faut diriger les barques soit par l’avant soit par l’arrière. – elles semblent posséder deux ponts. L’ossature est faite carrément de sapins tout entiers avec une partie de la racine qui sert de pied s’encastrant sous le plancher de la barque –  Mamine les décrits en détail et indique qu’elles sont très rudimentaires par rapport à la difficulté de la navigation dont il explique techniquement tous les détails . Mais c’est solide . L’engin terminé, colmaté au goudron,  a demandé 300 rondins pour sa fabrication. Il est mis à l'eau au dernier moment et  devra transporter une bonne cinquantaine de haleurs , plus de deux cents tonnes de métaux et deux ou trois voyageurs peu fortunés obligés de prendre ce mode de transport pas du tout sécurisé.  Avec le métal, la foule de haleurs, les voyageurs, les provisions pour quatre-cinq jours, il y a aussi le chef de l’embarcation et le flotteur (ou pilote) responsable de la route et des haleurs–  c’est lui le héros du roman, celui duquel dépend la survie de tous.  A demain, sur le quai de Kamenka.


     ***                      

 


Bonjour,  je continue à vous raconter .. 
         Nous voici sur le quai  de Kamenka , port fluvial du cours supérieur – il faudra transporter fer, cuivre et fonte à Perm à plus de quatre cents kilomètres,  là où la Tchoussovaya se jette dans la Kama. La Kama, comme la Volga sont des fleuves tranquilles par rapport à notre montagnarde dont le courant peut être dix fois plus rapide.
         Donc on embauche. Le caravanier (la société de transport) va prendre pour haler des paysans, des ouvriers d’usines et des professionnels qui vivent sur les quais.
         Les plus malheureux à mon sens, les plus en guenilles, ce sont les paysans – ils viennent souvent de très loin, en laptis ( espèce d’article chaussant en écorce de bouleau tressé), ils partent de chez eux parfois trois semaines et plus avant la convocation, le travail dure environ une semaine , selon le contrat et les aléas, puis ils retournent chez eux –à pied - ils peuvent donc être partis bien plus de deux mois de la maison, sans qu’ils aient vraiment voulu ce travail qui arrive quasi au moment où il leur faudrait ensemencer les champs. Pourquoi sont-ils là – eh bien, en gros il n’y a plus de servage, on leur a vendu la terre (trop cher) les récoltes sont mauvaises – ils ne peuvent pas joindre les deux bouts et ne peuvent payer l’impôt ( la taille) au Volost ( administration de leur village). Le caravanier, filou, envoie ses recruteurs là où il sait que les récoltes ont souffert. Le recruteur va au volost, prend la liste des débiteurs – et leur fait signer un contrat pour le flottage, avec l’assentiment des responsables du volost : tu vas au flottage, tu ramèneras tes 6 ou 7 roubles pour payer ce que tu dois. Tout cela c’est un des paysans : Silanty, qui le raconte dans le récit . La paie pour le halage, lamentable :  le chiffre est dit : 8 roubles pour l’homme, 4 roubles pour la femme qui ne devrait, selon la loi, jamais être embauchée . Mais la loi ! Quant aux ouvriers d’usine, si j’ai bien compris, on ferme les usines pour quasiment les obliger à faire ce travail de quelques jours ! C’est que si la Tchoussovaya est un long fleuve tranquille au long de l’année avec de rares villages sur ses rives,  il s’y presse au moment du flottage dans les vingt cinq mille personnes. Son rôle est très important dans l'économie du pays. Chaque flottage de printemps emmène vers les grands centres la production desdites usines, quelques 6 millions de pouds de marchandises,  (100.000 tonnes). A demain... sur le quai. 


***

  Les Russes avaient leurs propres mesures - les voici, avec les conversions.


1 verste = 1,06 km
1 sagène = 2,13 m 
1 archine = 0,71 m
1 verchok = 4,4 cm
1 poud = 16,38 kg  

***  

 

Bonjour – je continue mon compte rendu – si vous êtes là, c’est que vous avez un certain intérêt pour notre frère le haleur, arrivé sur le quai de Kamenka.
          Donc, comment le reçoit-on,  ce haleur ?– Eh bien RIEN n’est prévu ! il doit présenter son contrat au bureau et être là à temps pour se faire inscrire, sinon gare à l'amende... Il dormira où il pourra : dehors ; il mangera ce qu’il trouvera : des croûtes de pain moisies achetées au plus bas prix – il a les habits qu’il a sur le dos et on ne lui fournira même pas, comme aux ouvriers d'usine, de gants de cuir pour transporter les paquets de cuivre ou de fonte de l’entrepôt à la barque. Quand il sera trempé, il sèchera son pantalon et restera en chemise, et vice-versa ensuite. Juste la bure sur le dos... Et ce n’est pas la chaleur ! C’est tout dire pour l’équipement. Il touchera un rouble d’acompte pour se nourrir et voilà. C’est à peine croyable.Le typhus s’installe et on en meurt.– Il est dit noir sur blanc dans le récit qu’un rat se détournerait de certains plats et que les chevaux sont mieux traités que les hommes. De plus, le départ est retardé car le dégel est lent, et le dédommagement est faible. L’auteur de ce récit se documentait longuement – Mamine Sibiriak a fait des études de médecine vétérinaire, puis une atteinte de tuberculose l’a fait se tourner vers le droit et, finalement,  vers le métier d’écrivain qu’il a appris en travaillant pour des journaux, quand il était étudiant à Petersbourg. C’est clair qu’il est choqué de l’irresponsabilité des industriels de ce temps-là.
Il y a toujours des histoires dans l’histoire. Il est dit qu’un paysan, dont la vache est devenue enragée, plutôt que l’enterrer,  l’a donnée à une peuplade vogoule venue haler. Ces gens qui crevaient de faim ont fait un sort à la vache folle et ont tellement mangé et mangé qu’ils étaient presque anéantis, comme ivres de nourriture – un spectacle assez terrible à voir ce soir-là, d'autant que les loups hurlaient au loin, enfin pas si loin, par la bonne odeur alléchés - puisque tout cela se passe dehors, sur la rive.         Pendant ce temps, dans les locaux du caravanier, juste au-dessus des quais,  on fait bombance – vins fins, petits déjeuners, soupers,  on ne se refuse rien car il faut trouver de nouveaux actionnaires (ceux qui ont les capitaux voient le chemin de fer arriver et essaient de fourguer leurs actions à d’autres en promettant monts et merveilles).  Le moyen d’appâter est toujours le même depuis la nuit des temps – la bouffe… ce qu’on appelle élégamment aujourd’hui « les repas d’affaires ».
    Mais la rivière se libère enfin de ses glaces. C'est la fête. On va partir. 

 ***

 

Bonjour – j’espère que je ne vous déprime pas. Alors on va suivre les haleurs. 

         En versant brutalement la réserve d’eau de l’immense étang d’usine dans la rivière, la glace a cédé  et on va  pouvoir enfin partir, tout du moins les caravanes des quais du cours inférieur. A Kamenka les barques sont mises à l’eau et on les charge. Deux-trois jours après on réouvre les vannes et cette fois-ci  c’est le quai de Kamenka qui libère ses barques. Elles vont filer sur la Tchoussovaya après avoir passé l’écluse (Le village est à l'intersection de la petite rivière Kamenka avec la Tchoussovaya )  Il y a  deux bonnes douzaines d’embarcations.  Elles sont bénies par le pope (il a béni aussi les morts du typhus). Le « Plus » agite un mouchoir blanc, Un coup de canon déchire l’air, et les voilà « nageant ».
         Au départ, ça irait plutôt,  il y a même la première halte (la poigne d’après la traduction) qui se passe bien –  Mais le temps est mauvais – il pleut - et on a pris du retard avec les fichus repas de Monsieur « PLUS »  comprenez le « plus haut » des actionnaires. Et se profilent à l’horizon les fameux combattants, je veux dire les rochers qui bordent la rivière, ou qui avancent leurs arêtes devant les barques pour les empêcher de passer, les sauvages ! Avec ça la Tchoussovaya gonfle bien trop par rapport à la moyenne.Et que je valse, et que je te fais des tournants et des crochets,  juste là où il ne faudrait pas, à cause des « pierres » qui attendent, aidés par le courant féroce, les malheureuses barques pour leur faire la fête. A en avoir des cauchemars. Ces fichus combattants ils ont des noms : La Pierre Haute,  Le Four, la Bouvière, le Brigand, Molokov, etc. Ceux-là sont très dangereux. Une année, une barque sur cinq n'est pas arrivée à Perm.   En 1873 il y a eu une centaine de morts et un nombre fou de « barques consummées de chagrin » comme dit le haleur pour qui l’embarcation est un être vivant et pour lequel il a des expressions très imagées. C’est là où le flotteur devient le héros car c’est de toutes ses qualités et de son sang-froid que va dépendre la survie de la barque et de son équipage.
         Je ne peux entrer dans les détails de ce combat. Tout est décrit par le menu. Tout ce que j’ai retenu, c’est qu’en plus, à cause du mauvais temps et de la rivière trop haute, il a fallu faire une « poigne », un arrêt de cinq jours non prévu sur un petit bout de rive accessible dans le plus complet inconfort. Là, les paysans, n’en pouvant plus de sentir leurs champs non ensemencés, ont pris la poudre d’escampette, sans rien dire à personne. Il seront remplacés par des ouvriers d’usine. Les paysans n’auront pas leur paie, évidemment, mais peut être la vie sauve. Car il ne fait pas bon mourir sur la rivière. On te met sur la berge et les bonnes gens t’enterrent là. Point. Si tu es accidenté, idem, sur la berge … et tu te débrouilles. Et pour plus tard, pas de pension, que la loi  pourtant a prévue.   Là on aborde toutes les magouilles possibles.

***

 


Bonjour – un mot sur les magouilles.
 
         D’abord pour ces Messieurs, le haleur, c’est la plaie – il a des prétentions, parfois, de préférer son champ !  Comme la paie est ridicule, il faut encore la rogner – avec des amendes : par exemple, si tu arrives en retard  - tant pis, même si tu viens de fort loin à pied ! les paysans sont groupés en artel – l’un vient à manquer, l’artel entier est solidairement responsable. Economie sur le nombre également, là où il est compté 60 hommes, on en met en fait que 50 – on oublie de déclarer les invalides. Les femmes sont certainement comptées comme des hommes, mais en réalité payées moitié moins… etc. Le renflouage des barques est-il toujours déclaré... C’est aussi bien à l’échelle de la direction que de celle de l’employé que les entourloupes ont lieu. Il paraît que c’est juteux de travailler sur les caravanes (pas en tant que haleur ou flotteur) et l’encadrement, si pauvre qu’il était au départ, termine sa carrière avec quelques biens solides et rentables à Perm ou autre ville

         Magouille – il arrive qu’il y en ait aussi du côté des haleurs. Dans le récit, trois ouvriers d’usine, par ailleurs les meilleurs haleurs, ceux qui savent aller de barque en barque avec le canot, qui savent risquer gros et font quasi du corps à corps avec le danger, ces moujiks-là s’étaient débrouillés, lors de la halte forcée,  pour dérober du cuivre grâce à l’aide d’une des femmes. Du cuivre à bayonnette – les usiniers œuvrent pour le conflit en cours. Découverte, la belle est maltraitée par le responsable de la barque, mais le pire, c’est que l’un des trois ouvriers – le mari – l’a battue quasi à mort pour s’être fait prendre, devant toute l’assemblée qui a regardé cela d’un œil absolument indifférent, pour ne pas dire approbateur. C’était le mari qui battait, alors il avait le droit !. Même le flotteur a laissé faire… si ce n'avait pas été le mari, on aurait peut être réagi ! Mamine Sibiriak s’est beaucoup intéressé au sort des femmes – il y a des textes intéressants sur le sujet.
         Demain, j’aborderai un problème qui joue encore des tours à nos voisins russes – et qui tient une grande place dans cette histoire : la vodka.


                                                            ***           

 Une parenthèse :


 LES ECRITS -  Dans cette pierre il y a une petite grotte. Au-dessus, très haut, une croix a été gravée avec une inscription. Juste en face d'elle, sur la rive opposée, une immense croix faite d'un seul bloc a été dressée en son temps, commémorant la naissance du fils d'Akinfi Demidov : Nikita en 1724. Cet Akinfi était l'homme le plus riche de la Russie après le Tsar. Il est à l'origine de la création de nombreuses fonderies, de mines de fer, de cuivre en Oural où la vie était particulièrement difficile pour le serf, mais Akinfi fut anobli.

                                                           ***
 

 La vodka, vous aimez ? avec des « zakouskis » c’est à dire des tas de petits hors d’œuvres salés, très agréable, mais modérément. Et pas tous les jours…
         Un rapport vient d’être publié en Russie sur la démographie actuelle et a été traduit en français puis mis sur Internet via l’IFRI. Aujourd’hui il y a un gros problème démographique chez nos voisins russes dans lequel s’inclut une trop grande mortalité masculine. On annonce que tous les ans 500 000 Russes ( et plutôt des hommes) passent de vis à trépas à cause de « cette petite eau qui pique » comme l’appelait un enfant. Mais je reviens au récit :
         Eh bien, sa majesté la Vodka joue un rôle non négligeable chez nos haleurs . Peut être moins chez les paysans qui sont souvent vieux-croyants.  Ils étaient nombreux en Oural a avoir gardé l’ancienne foi qui ne permettait pas les excès et interdisait même le  thé, la pomme de terre et le tabac, le diable en personne « par qui venait la méchanceté du monde » - ça venait surtout de l’étranger !
         Avant le départ, le cabaret était plein d’ouvriers d’usine venus dépenser leur acompte en buvant, chantant et en jouant de la balalaïka.
         Pendant le flottage, interdiction de boire, mais pendant la seconde « poigne » due au mauvais temps, certains ont bien trouvé le moyen d’aller vers un lieu habité où ils ont trouvé ce merveilleux breuvage.
         Comment soigner  quelqu’un qui a de la fièvre, sinon le frotter avec l’alccol. D’ailleurs, il n’y a pas de médicaments.
         La vodka est surtout là, dans la dernière partie du voyage, alors qu’on en a terminé avec les pierres, que la rivière s’élargit mais qu’elle vous tend le piège du banc de sable ou du fond caillouteux. Quand la barque « se pose », comment encourager les haleurs à rester dans l’eau glacée jusqu’au crépuscule pour tenter de la déplacer sinon en leur apportant, dans l’eau, sur le lieu de travail,  le petit verre. Avec la "Doubinouchka", le chant des haleurs, ça aide.
         Enfin, arrivés à Perm, ayant reçu le solde de tout compte, combien vont aller au marché noir – le marché communal porte ce nom – y traîner dans la boue, et finir par entrer dans une gargote pour boire l’argent si difficilement gagné.  Comme dit si bien Mamine, comment leur en vouloir, après tout ce qu’ils ont vécu comme souffrances, avant et pendant le flottage.
         Pendant ce temps-là, chez le caravanier, ça boit aussi pas mal, mais là on se gave de vins fins et de champagne, de cognac  et autres importations, comme les homards et les pâtés de Strasbourg !

 

En conclusion :


          J’espère que j’ai éveillé votre curiosité sur ce qui se passait sur la Tchoussovaya,  cette  belle rivière de montagne, et sur l’auteur de ce récit, Mamine Sibiriak.  Les personnages de ce roman sont intéressants, on vit avec eux, on s’inquiète avec eux.  Mamine évoque des problèmes qui sont toujours d’actualité que ce soit sur la distribution des biens, la rentabilité des capitaux,  le remplacement de l’homme par la machine,  la défense de la nature. Ecologiste avant l’heure, malgré qu’il soit chasseur lui-même, il défend l’animal sauvage,  a une grande admiration pour l’oiseau migrateur et déplore que l’homme en soit le principal prédateur. Il souffre de voir les rives de la rivière saccagées par les coupes d’arbres sur les territoires appartenant aux usines  – c’est qu’il en faut du bois pour faire du fer et  toutes ces barques qu’il faut construire tous les ans.. Elles en demandent énormément,  et du bon.  Et ce sont quelques centaines d'embarcations, jusqu’à 600, qui arrivent  à Perm au printemps pour décharger, là ou plus loin,  leurs cargaisons venant de nombreuses usines installées parfois à de grandes distances de la rivière, au gré des mines.
                                                                                                                                             
          La Tchoussovaya faisait entre 60 mètres et 300 mètres de large – la navigation  a été améliorée par  la destruction de certains fonds dangereux ( une « première » paraît-il dans le monde selon un article trouvé sur le net) ; la fin de son cours fait partie maintenant d’une grande réserve d’eau. Et il y a des fêtes-souvenirs  sur les rives de ce fleuve, à l'occasion desquelles les jeunes spectateurs lancent sur l'eau des petits bateaux de bois avec une chandelle allumée.

         Le récit est très précis et quasi technique en ce qui concerne le flottage, les différents courants, les manœuvres -  il y a aussi plusieurs histoires dans l’histoire (sur les vieux croyants, sur l’origine de villages, sur certaines légendes,) – Mais c’est aussi un très beau roman ;  Comment oublier le flotteur Savoska qui intéresse particulièrement l’auteur, et le vieux Loupane, et le grincheux Porcha -  comment ne pas être soucieux avec Silanty et son artel paysan. Comment ne pas détester le doucereux « Plus »  Egor Fomitch, et mépriser un tant soi peu le commis du caravanier,  le criard et bambocheur Ossip Ivanytch, Voilà, j’ai fait ce que j’ai pu pour dire que ce texte existe et qu’un esprit curieux y trouverait de quoi faire, et aussi de quoi rêver.

 

 

 

 

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5 février 2015 4 05 /02 /février /2015 14:59

Koulibiak.jpgConnaissez-vous les LES NOUVELLES UKRAINIENNES de GOGOL. L'une d'elles, "Un ménage d'autrefois", vous fait venir l'eau à la bouche. Il y est question des provisions de la bonne dame Pulchérie, de son verger, de ses confitures de ses liqueurs, de ses petits pâtés, de ses salaisons et terrines. J'ai laissé là ma lecture et, en avant la confection d'un koulibiak. Ce n'était plus possible. Mon estomac criait famine ! L'invité du jour, mon cher fils, apprécia fort et engloutit le koulibiak au saumon. Un autre trouvera place dans le congélateur (nous sommes au temps présent) en attendant la prochaine soirée "dominos" où j'espère bien gagner. Ce sera le lot de consolation pour le partenaire. C'est avec une pâte levée que  je l'ai fait, le pâté, avec riz, oeufs durs et champignons, relevé d'un petit frisoti d'échalotte... avec en plus quelques tendres feuilles d'épinard et des darnes de saumon cuites dans un court-bouillon soigneusement composé ! Bien évidemment, ce pâté bien chaud est servi avec une petite crème citronnée bien fraiche agrémentée de fines herbes.

La recette est tout bêtement sur google !

Je ne saurais trop vous recommander les oeuvres complètes de cet auteur russe, GOGOL, un vrai régal "littéraire". Le meilleur, mais il faut avoir une idée du servage russe de l'ancienne Russie, étant LES AMES MORTES, drôle d'histoire qui s'appuie sur des faits réels.

gogol.jpg

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1 janvier 2015 4 01 /01 /janvier /2015 11:11

La dépêche

 

la-depeche.jpg      Cette  courte nouvelle va nous transporter directement à Petersbourg où réside Koko le plus jeune des rejetons de la très célèbre et très fortunée famille Mezdrine-Ukhvatov. Cette famille, selon les générations, s’est plus ou moins couverte de gloire, mais elle a,  par contre,  toujours et fermement accru ses biens, en ayant soin d’ailleurs de les diversifier : vignobles en Crimée, poissons sur la Caspienne,  mines d’or en Sibérie, lacs salés, forêts… on n’en finit pas d’énumérer.  Le chef de famille,  c’est la mère de Koko, Elena Anatolevna,  qui vit continuellement dans les « bords chauds » comme dit le majordome, c’est à dire dans les villes d’eau, ou quelque part en Europe.  On ne parle  que français évidemment. Ceci a de l’importance pour notre histoire.
         Le dernier rejeton, le petit Koko, a eu une enfance « voyageuse ». Dès le plus jeune âge, il allait de pension en pension, en Angleterre, puis en Suisse, puis en Italie. Il eut droit enfin de choisir lui-même son tuteur et il revint vivre à Petersbourg où le majordome, Ivan Andreitch, s’occupait de ses affaires.
         Au moment du nouvel an, Ivan Andreitch doit donc « faire les comptes »,  épurer toutes les dettes et présenter la note à la tutelle avec la signature du cher Koko.,
         Une autre fonction occupe aussi notre  majordome : Présenter les vœux de Koko à sa mère par télégramme et recevoir les vœux de la Grande dame, c’est à dire l’en remercier. Le tout en français comme il se doit. A part les fêtes annuelles, il y a  aussi les naissances et les décès.
         Evidemment, chez  Elena Anatolevna, c’est son majordome qui s’occupe de ce type de courrier  à la place de sa maîtresse, et cela se fait automatiquement de chaque côté, sans que les intéressés y participent.
         Donc voici le défilé des fournisseurs qui viennent présenter leurs notes – salées pour la plupart – elles concernent les cochers, le tailleur,  mais aussi  les bagatelles – qui vont de la bohémienne à l’Allemande en passant par la Française – voilà pourquoi ces factures pour deux douzaines de chemises féminines et une douzaine de chemises de nuit  !...  Et les restaurants et … et…  Que va en penser la tutelle ! se préocuupe Ivan Andreitch...
 Pointilleux,  il se fait du souci. C’est à ce moment que le serviteur Gricha apporte un télégramme de Paris. Ivan Andreitch met la dépèche de côté et continue ses vérifications: « seize roubles un porcelet !... » et les discussions avec les créanciers. Quant au cher Koko, il dort. Et au réveil il l'a envoyé promener, en l'injuriant, quand il est venu présenter les  comptes.
 
         Revenu au bureau, Ivan Andreitch  s’occupe maintenant du télégramme. Il en connaît le contenu, mais tout de même, il met ses lunettes et déchiffre le message en français … il est un peu plus long – la phrase ajoutée aux voeux classiques est inhabituelle,  et il n’arrive pas à l’analyser …  Ah, le vieux birbe a voulu plaisanter….  Il est vrai que d’habitude les phrases entre Petersbourg et Paris étaient soigneusement recopiées d’année en année par les majordomes….  Or, dans le post-scriptum qu’Ivan Andreitch ne pouvait pas analyser, était écrit « votre mère est morte », bien que le télégramme soit signé par la défunte….
 
         La vérité s’est découverte seulement le lendemain, quand le tuteur est venu confirmer la nouvelle.  Le jeune Koko, mécontent, s’est tourné vers Ivan Andreitch : - « Eh bien, vous, là… télégraphiez quelque chose… ».

 

Mamine Sibiriak

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1 décembre 2014 1 01 /12 /décembre /2014 10:56

pisateli-1_thumb_medium250_0.jpgC'est à Sourgout  que le prix Mamine Sibiriak a été décerné cette année à Serguey Lagerev et Jeremie Ajpin.

Lors de la conférence de l'Association des écrivains de l'Oural qui précédait la remise de prix, les représentants de seize organisations d'écrivains de l'Oural et de Sibérie se sont montrés préoccupés de la littérature dans les langues nationales des minorités, à leur avis, totalement insuffisante. Autrement dit, la Sibérie étant une véritable mosaïque de populations, mieux vaudrait qu'il y ait des traductions dans chaque langue  afin que chacun ne soit pas sourd à ce que l'autre lit ! pas simple ....

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27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 07:01


ms barqueLe temps passe, la société fait d'immenses progrès... techniques. Nous sommes passés de la plume d'oie au traitement texte et pas besoin du coursier pour vous envoyer mon message, les réseaux sociaux vont plus vite... Mais pour le reste...

Ce blog a été conçu primitivement pour faire connaitre un auteur, Mamine Sibiriak, le Zola ouralien, aux lecteurs de langue française car les éditeurs l'ont boudé. C'est bien dommage. Aujourd'hui je regarde des sites russes et je trouve quelques dessins qui illustraient certains de ces récits concernant le transport des métaux sur la Tchoussovaya - (les bateliers de la Volga, si vous voulez, mais en pire) - Donc photos, et si vous avez un peu de curiosité vous allez au début de ce blog. Sibiriak est peut être un auteur du XIXe mais il reste malheureusement fort moderne, ce n'est pas moi qui let dit. Tout plie encore et encore devant notre grand seigneur l'argent. J'ai raconté une vingtaine de ses nouvelles, dont la première est celle-ci, véritable reportage sur le transport des matières premières qui ont fait la fortune de la Russie : le fer, le cuivre. D'autres ont trait à l'or et aux pierres précieuses. C'est à votre disposition, mes chers lecteurs, à partir d'août 2009, début de ce blog.

 Les combattants - le flottage sur la rivière Tchoussovaya (1)

 

Barque sur la Tchoussovaya (ci-dessus et ci-dessous)

photo d'époque

carte indiquant les rochers sur la Tchoussovaya dont les fonds dangereux ont été aplanis et ouverte aux maintenant au sport nautique. Son cours a été régulé et l 'arrivée sur Perm est une vaste réserve d'eau.

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19 décembre 2013 4 19 /12 /décembre /2013 23:00

pris-mamine-sibiriak.jpgLe 6 novembre dernier, les prix littéraires  Mamine Sibiriak 2013, ont été distribués aux lauréats suivants : la poétesse Liudmila EFREMOVOJ, Alexandre  TCHINENKOV, Dmitri FEDOTOV, TCHERKACHIN PAVEL pour un conte de fée ,  Nikolay DOROCHENKO et Vladimir SITNIKOV.

La cérémonie de remise des prix a lieu  tous les ans dans une ville de la Région de l'Oural : Iekaterinbourg,  Perm, Nijnii- Taguil, Khanty-Mansijske, Tchliabinsk, Magnitgorsk, Orenbourg… Cette année, c'était au théâtre des marionnettes de Kirov que ce sont passées les festivités.

Ce prix a été institué en 2002 -  88 écrivains ont reçu un prix Mamine-Sibiriak, le grand chantre de l'Oural de la fin du XIXe siècle. 

Petit rappel - Mamine Sibiriak n'est pratiquement pas traduit en occident et c'est fort dommage. C'est en fait le "Zola" de cette région où s'est fait l'industrie de la Russie, grâce au fer, au cuivre, aux pierres précieuses, et à une main d'oeuvre gratuite.... ce qui n'est pas sans rappeler le goût immodéré de nos industriels aujourd'hui pour aller chercher cette main d'oeuvre là où elle n'est pas chère, sans tenir compte que - sans travail pour les autochtones - pas d'argent donc pas de marché ! à moins que l'Etat ne mette la main à la poche et en distribue, ce qui fait augmenter les impôts des sociétés, évidemment.....

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25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 11:02

Pour ne pas me prendre trop  la tête avec les Présidentielles, j'ai regardé ce qui se passe à l'est de l'Union Européenne, via Ria Novosti,  chez Poutine et Medvedev qui semble-t-il font toujours tandem.

      Medvedev a évoqué 7 indices clé pour évaluer l'efficacité du pouvoir, ceux-ci allant de l'espérance de vie qui doit augmenter jusqu'à 75 ans,       la création de millions d'emplois hors matières premières, l'amélioration du logement, etc. 

      On parle aussi d'une nouvelle loi entrée en vigueur le 4 avril dernier qui permet de créer de nouveaux partis politiques - 500 adhérents suffisent au lieu des 40.000 précédemment requis. 143 demandes d'enregistrement de nouveaux partis auraient donc été déposées auprès du Ministère de la Justice. Jusqu'à présent seuls 7 partis existaient.

 

      Que l'actualité ne fasse pas oublier le but de ce blog qui était de faire connaitre un vieil écrivain - je rappelle les articles qui le concernent.

        Mamine-Sibiriak, contemporain d'Emile Zola

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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 02:40

Il y a un peu plus de deux ans j'ai ouvert ce blog pour partager une découverte sympathique : celle d'un vieil auteur russe pratiquement inconnu en langue française. J'ai essayé de raconter une bonne vingtaine de nouvelles que je trouvais intéressantes. Comme certaines de celles-ci étaient assez longues, je les ai racontées en plusieurs articles. Ce qui n'est peut être pas pratique ! Mais bon…. On les trouve en cliquant là : Mamine-Sibiriak, contemporain d'Emile Zola . 

J'espère que je ferai des émules.

 

 

 

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21 avril 2011 4 21 /04 /avril /2011 04:43

Voici un polar qui n'a guère fait fuir mon sommeil car, je l'avoue, je me suis complètement embrouillée dans les personnages. Deux jeunes gens  se conduisent fort mal, puis l'âge venu, l'envie de faire une carrière politique pour l'un d'entre eux l'amène à vouloir effacer les traces du passé. Mais  la police est truffée de  gens appartenant à la mafia, et tout ce monde s'agite au gré des "intermédiaires". Bien sur, il y a, en fin du bouquin, la liste les personnages principaux… où je n'en trouve pas deux, ceux par lesquels l'épilogue arrive enfin. D'ailleurs, c'est l'un de ces deux personnages qui, pour moi,  est le vrai cauchemar de ce bouquin : un jeune garçon doué d'un cynisme tel qu'on ne peut ou qu'on ne veut vraiment pas y croire.

Certes, le crime "politique" ça existe… mais c'est tellement tordu que je suis plus sensible aux nouvelles de Mamine-Sibiriak où le crime reste au niveau humain, même quand il efface les traces d'un vieux forfait : 

Mamine-Sibiriak : Sur le lieu du crime

      6 autres policiers d'Alexandra Marinina sont parus en français chez Seuil.

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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 09:46

Comme il est inutile de tourner en rond en attendant des jours meilleurs, où seront réglés conflit libyen et  accident nucléaire japonais,  j'ai jeté un coup d'oeil sur un site d'enseignement à distance donné par l'Université de Moscou et qui concerne la littérature du XIXe siècle.

J'ai essayé de comprendre le chapitre VI de "l'histoire de la littérature russe"  de V.I. Koulechov qui aborde le courant naturaliste et donc l'oeuvre de Mamine-Sibiriak considéré comme le disciple de Zola.

Trois romans sont analysés, concernant la vie des nouveaux usiniers, plus aptes à dépenser leur fortune qu'à gérer leurs usines,  la vie ouvrière et sa propre corruption, le tout dans une suite de faits souvent dramatiques, mais en présentant avec sympathie le travail des ateliers. Il s'agit des Millions de Privalov, du Nid de montagne et de l'Or.

Pourtant, d'après Koulechov on trouve les pages les plus talentueuses de l'écrivain dans certains de ses nombreux essais et récits. Mamine produit des cycles tels  "récits de l'Oural", "récits sibériens"  souvent réalisés à base de faits authentiques recueillis pendant ses voyages en Oural, par des consultations d'archives ou d'histoires glanées auprès des habitants, conservateurs de légendes que l'on se passe de génération en génération. Dans les essais, il donne nombre d'informations historiques et ethnographiques  tout en présentant quelque cas extraordinaire, souvent criminel (meurtre, pillage) que cela se passe à l'usine, lors de l'ouverture d'un gisement d'or, d'une évasion du bagne,  ou chez les nouveaux riches. 

A la fin de sa vie, Mamine a écrit une série de romans (Les orages du printemps, Les germes précoces, Sans nom). Ce dernier serait un roman utopique où il développe l'idée d'une réconciliation entre maîtres et ouvriers, préfiguration d'un capitalisme raisonnable.

Koulechov loue également le Mamine-Sibérien conteur, dont les dernières oeuvres furent consacrées  à la littérature enfantine (les contes d'Alénouchka).

Tout cela paraît bien sec, mais j'espère qu'au vu des condensés des récits mis sur ce blog, on s'aperçoit que l'auteur saisit avant tout la dimension humaine de toutes les situations. Il nous rend chaque personnage bien vivant dans le tourbillon ou les aléas de sa vie, et qu'il soit sympathique ou non,  nous fait souvent éprouver à son égard pitié ou compassion.

Un aperçu de l'oeuvre de Mamine-Sibiriak

 

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