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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 01:10

 IMGP0018Que dire après pareil spectacle ! Eh bien « la punition du pécheur » a, pendant

une semaine entière, alimenté les conversations. Le narrateur cite le cas de son logeur, un commissionnaire en quelque marchandise. Cet homme là, quoiqu’il chante tous les dimanches dans le chœur de l’église, accepte le travail sanglant du bourreau. Le commissionnaire accourt à chaque « punition du pécheur » admirer son héros, le maître du dos. Il a des conversations inépuisables sur sa dextérité : « mets une feuille de papier sur le dos du pécheur ; Aéonka frappera mais la feuille restera ; mais s’il est envenimé, il peut te couper en deux ». D’ailleurs qui est Aéonka ?– un criminel – c’est sa maitresse qu’il a égorgée. Et voilà que l’auréole de cette star est ternie à cause de Golooukhov qui n’a pas bronché sous la torture. Le commissionnaire en perd le sommeil, c’est comme si on lui avait arraché le cœur…

 

A l’opposé il y a ce vieux médecin polonais exilé. Un peu fou, taquiné par les gamins qui crient derrière son dos « les baguettes, les baguettes !...» Le bruit court que le malheureux a perdu la raison en assistant, en tant que médecin, à la punition par les verges. Quand les enfants le taquinaient, il s’enfuyait, honteux, jusqu’à ce jour où, pris de colère, il se tourna vers eux et leur dit que le bourreau, le brigand et le fouet – c’était la plus grande des hontes qu’ils regardaient. Mais,  leur dit-il :

 

«  Vous ne verrez pas ce que moi j’ai pu voir, et vos enfants ne verront pas ce que vous voyez… »….

 

Ecrit vers 1895

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