Je souhaite que beaucoup puissent voir les oeuvres de Keith Haring, tant au musée d'art moderne qu'au Cent-Quatre dans le XIXe arrondissement. Le nombre d'oeuvres représentées est impressionnant, de même, en général, que le gigantisme de certaines toiles, statues ou vases. C'est pour cela qu'il a fallu en mettre certaines au cent-quatre, le musée ne pouvant les faire entrer dans ses salles.
Ce n'est pas moi qui décrirait ce qu'a fait cet artiste. Mais voilà en résumé ce qui m'a impressionnée et intéressée :
1 - quelque soit le support, le sujet ou le format, l'être humain, sous forme schématique est toujours, toujours présent, omnipotent, inoubliable, indispensable.
2 - Chaque oeuvre est claire et lisible, quelque soit le style, répétitif ou schématique - mille traits ou deux traits - tout se lit.
3 - l'essentiel - l'oeuvre est belle, mais elle n'est pas que belle - ce qui fait sa force et sa grandeur c'est qu'elle N EST PAS VIDE de SENS, car le peintre est un homme instruit et engagé : engagé contre le capitalisme et l'exploitation des autres, engagé contre l'influence des masses-média, engagé contre le racisme, engagé contre les dogmes des religions et leur manière de s'introduire chez l'être humain, engagé aussi pour la défense de l'environnement, engagé contre l'extinction de l'humanité - donc, engagé contre le nucléaire, et enfin ENGAGE pour la lutte contre le SIDA.
Il n'avait que 31 ans quand il nous a quittés. Certes rien n'a vraiment changé sinon que d'autres risques contre la planète sont nés et que sa pensée semble bien loin d'avoir conquis notre époque : Elle est résumée ainsi à l'entrée de l'expo :
TOUT PEUT DEVENIR LA BASE DE QUELQUE CHOSE DE DIFFERENT
(ci-dessus : "sexe protégé " - lutte contre le SIDA)
(ci-dessous : explosion nucléaire et hécatombe et détail)